Entre 15h et 16h, beaucoup de salariés ressentent une baisse d’énergie marquée. Moins de concentration, paupières lourdes, envies de sucré : c’est le fameux “coup de barre”. Ce phénomène, souvent banalisé, reflète pourtant un déséquilibre réel dans notre rapport au travail, au sommeil, au stress et à notre mode de vie.
Le monde s’accélère, les crises s’enchaînent, et la frontière entre vie pro et perso disparaît. Prendre soin de son énergie n’est plus un luxe, c’est une nécessité. Et ça commence par un geste aussi simple qu’une pause bien pensée.
Un symptôme du quotidien : quand la fatigue au bureau devient un état
La fatigue est aujourd’hui l’un des premiers motifs de consultation médicale en France. Elle révèle la tension entre les exigences du travail moderne et nos capacités. Celles-ci sont autant physiques que mentales. Elle se manifeste souvent en milieu d’après-midi, ce moment où le rythme circadien ralentit naturellement, et où les effets du déjeuner ou d’un mauvais sommeil se font sentir
Pourtant, on minimise encore trop souvent ce signal. Un café de plus, un snack sucré, une réunion de trop… Et l’on repousse, jour après jour, l’écoute de notre corps. Jusqu’à ce que la fatigue devienne persistante. Parfois, elle s’installe durablement. Elle ouvre alors la voie à des troubles plus lourds : douleurs, baisse d’immunité, troubles du sommeil, voire dépression.
Fatigue chronique : un phénomène de société encore sous-estimé
Le syndrome de fatigue chronique (SFC), ou encéphalomyélite myalgique, reste peu compris, souvent mal diagnostiqué, et encore marginalisé dans les politiques de santé publique. Pourtant, il touche plusieurs milliers de personnes en France. Et au-delà de ce syndrome reconnu, nombreux sont ceux qui vivent avec une fatigue constante sans nom précis, affectant leur productivité, leur humeur, leur vie sociale et professionnelle.
Les chercheurs en neurosciences et en médecine comportementale s’accordent : la fatigue prolongée ne peut pas être seulement traitée par le repos. Elle implique une approche globale : nutrition, activité physique, gestion du stress, hygiène de vie… et surtout, un nouveau regard sur l’organisation du travail.
Bien-être au travail : l’enjeu central
Le cerveau humain n’est pas conçu pour travailler sans interruption pendant huit heures d’affilée. Les études en sciences cognitives démontrent que l’attention diminue drastiquement au-delà de 90 minutes de concentration continue. Le multitâche, les réunions et les notifications constantes créent une tension mentale. Ce climat épuise les salariés, jour après jour.
Dans ce contexte, la pause de 16h n’est pas une faiblesse, c’est un levier de performance. Lorsqu’elle est bien pensée – ni trop longue, ni trop stimulante – elle permet de relancer l’activité cérébrale, d’éviter les erreurs, de reprendre une respiration dans un rythme trop souvent dicté par l’urgence.
Le rôle clé de l’alimentation
Les solutions pour contrer la baisse d’énergie de l’après-midi ne se trouvent pas dans le sucre rapide ou dans un énième expresso. Elles résident dans une hygiène de vie adaptée, et notamment dans un snacking réfléchi.
Une étude de santé publique récente l’a démontré. Les encas riches en fibres, protéines végétales et bons lipides améliorent les performances cognitives sur le long terme. Les noix, graines, fruits secs et granolas naturels rassasient efficacement. Ils libèrent l’énergie lentement, ce qui stabilise la concentration et réduit les pics de fatigue.
À l’échelle de l’entreprise, ces gestes simples, répétés chaque jour, contribuent à une meilleure ambiance, une meilleure santé des équipes, et donc à une meilleure productivité.
Stress, sommeil, énergie : une boucle à ne pas rompre
Le stress est un moteur silencieux de la fatigue chronique. Mal géré, il perturbe le sommeil, favorise l’inflammation, altère la mémoire et entraîne des erreurs répétées. Or, c’est précisément dans les périodes de pression que l’on néglige le plus les signaux de fatigue.
Les entreprises peuvent créer des espaces de respiration dans la journée de travail. En valorisant la pause comme un outil, elles luttent concrètement contre la fatigue invalidante. C’est un acte de prévention, mais aussi un acte de reconnaissance. Oui, le corps a besoin de temps pour se régénérer. Oui, on travaille mieux quand on se sent bien.
Un enjeu collectif, pas individuel
La fatigue n’est pas qu’une question individuelle. Elle est systémique. Elle touche les cadres comme les étudiants, les professionnels de santé comme les employés de bureau. Elle est accentuée par les crises sanitaires, les changements de rythme, la multiplication des écrans, l’infobésité.
Face à ce constat, c’est à chaque entreprise de repenser son rapport à la performance. Le bien-être en entreprise commence par une écoute réelle des signaux faibles : absentéisme, baisse de motivation, épuisement émotionnel.
Ce sont souvent les petits changements qui ont le plus d’impact : une politique de pauses plus souple, l’introduction de snacks sains, des rappels à bouger ou à s’hydrater, une sensibilisation sur le fonctionnement du corps et du cerveau.
Vers une culture du soin de soi, même au bureau
La santé mentale devient un enjeu majeur. Repenser nos routines, nos micro-gestes et nos pauses est désormais un acte de responsabilité collective. Prendre soin de soi au travail, c’est aussi mieux prendre soin des autres. Une équipe reposée, équilibrée, écoutée, est plus résiliente, plus créative, plus engagée.
Aujourd’hui, des solutions concrètes et accessibles existent : outils de suivi du rythme de travail, campagnes de sensibilisation, formation des managers, amélioration des espaces de pause. Ce n’est pas une révolution, mais une évolution vers une culture d’entreprise durable et humaine.
Publié le 01/09/2025