Vous avez sûrement remarqué ces derniers mois que les dispositifs de type “bouchon solidaire” (bouchons visant à rester attachés à leur contenant après ouverture), se sont généralisés. Cette mesure, rendue obligatoire depuis juillet 2024, s’inscrit dans le cadre de la loi AGEC (loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), qui vise à réduire les déchets plastiques et à promouvoir une économie plus durable. Dans notre société de consommation, les emballages plastiques se retrouvent partout, le plus souvent pour être jetés après une seule utilisation. Et ce, même quand ce n’est pas nécessaire, comme pour les fruits ou les légumes emballés dans du plastique. La loi AGEC propose plusieurs solutions anti-gaspillage pour réduire les déchets plastiques et promouvoir une économie circulaire.
Les principales solutions anti-gaspillage de la loi AGEC
C’est en 2020 que le gouvernement français a publié la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire. Cette loi a pour but de réduire considérablement le gaspillage, grâce à des actions menées selon 5 grands axes :
– Informer mieux les consommateurs : avec la mise en place d’un logo de tri unique “Triman” et d’une harmonisation nationale des couleurs des poubelles.
– Supprimer l’obsolescence programmée : en ajoutant un indice de réparabilité puis de durabilité, en informant mieux sur la compatibilité logicielle et en créant un bonus réparabilité.
– Produire mieux : notamment en forçant les pollueurs-payeurs à avoir des plans d’écoconception, implémenter un système de bonus-malus pour les producteurs.
– En finir avec le plastique à usage unique d’ici 2040 : en commençant par l’interdiction des pailles, couverts jetables, boîtes en polystyrène expansé (type boîtes à kebab) en 2021 jusqu’à atteindre la réduction de moitié de production de bouteilles en plastique d’ici 2030.
– Lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire : fin de la destruction des invendus non alimentaires et don des produits alimentaires invendus aux associations.
La loi AGEC vise également à cadrer les mentions pouvant apparaitre sur les emballages. C’est ainsi par exemple que le terme “biodégradable” est interdit, notamment parce que cette mention laissait croire que jeter ses déchets dans la nature n’affectait pas les milieux naturels. Ce qui est évidemment faux.
Vous l’aurez compris à la lecture de cette brève présentation de la loi anti-gaspillage, celle-ci s’adresse essentiellement aux entreprises. Intéressons-nous maintenant à ce qui peut être fait à notre échelle, par chacun d’entre nous.
Vrac et solutions anti-gaspillage alimentaire
Le principe du vrac présente deux avantages principaux.
D’une part, le vrac aide à réduire les emballages du quotidien puisque les produits achetés ne sont plus emballés dans des plastiques à usage unique.
D’autre part, le vrac permet de lutter contre le gaspillage alimentaire car les consommateurs n’achètent que la quantité dont ils ont besoin.
Le vrac n’est évidemment pas applicable à tous les produits. On pense notamment à certains produits dangereux devant être munis d’une sécurité enfants.
Afin de favoriser l’usage du vrac, la loi AGEC impose depuis janvier 2021 que tous les consommateurs puissent apporter leur propre contenant réutilisable (propre et adapté au produit acheté) dans les commerces de vente au détail. Une règle similaire s’applique aux commerces de boissons à emporter, qui doivent par ailleurs proposer un prix inférieur si le client apporte son contenant réutilisable.
En optant pour le vrac, les consommateurs adoptent des solutions anti-gaspillage qui réduisent les emballages superflus
Comprendre la DLC et la DDM pour réduire le gaspillage alimentaire
Du point de vue du consommateur, le gaspillage alimentaire est sans doute la forme de gaspillage la plus facilement évitable. Une lecture attentive de l’étiquetage figurant sur les denrées alimentaires vous aidera ainsi à limiter le gaspillage.
Pour ce faire, attention à bien différencier DLC et DDM. En effet la DLC (Date Limite de Consommation, souvent reprise sous l’intitulé “à consommer jusqu’au …”) doit être considérée comme une limite stricte. Elle concerne des produits périssables, dont la consommation comporte des risques pour la santé une fois la date dépassée. La DDM quant à elle (Date de Durabilité Minimale, souvent reprise sous l’intitulé “à consommer de préférence jusqu’au …”) est une date davantage indicative. Passé cette date, le produit perd de ses qualités organoleptiques (apparence, odeur, texture…), physiques, nutritives ou gustatives, mais ne présente pas de risque pour la santé.
Too Good To Go et Phénix : des solutions anti-gaspillage efficaces
Plusieurs entreprises ont vu le jour ces dernières années avec pour mission première de s’attaquer au problème de gaspillage alimentaire. On vous en présente deux, notamment actives en France.
Too Good To Go
Selon une étude menée par le WWF, 40% de la nourriture produite dans le monde est gâchée (dont 25% de légumes) ! Pour palier à ce gaspillage, les commerçants peuvent s’inscrire sur la plateforme Too Good To Go et vendre à moindre coût des « paniers surprises » pouvant contenir un peu de tout : des fruits, des légumes, des pâtisseries,… Il s’agit donc de produits qui, s’ils ne sont pas vendus, seront jetés. La quantité de paniers proposés chaque jour dépend fort logiquement de la quantité d’invendus au cours des jours qui précèdent.
Phénix
Autre solution anti-gaspillage, la plateforme Phénix aide les professionnels à valoriser leurs stocks dormants et leurs invendus. Comment ? En leur permettant, via une application, de déstocker de gros volumes ou de proposer aux consommateurs des lots surprises. Le petit plus ? L’offre de Phénix s’étend au-delà des invendus alimentaires, en proposant par exemple d’acheter des paniers anti-gaspi de fleuristes !
Pour continuer à sauver des tonnes d’invendus, rejoignez les millions de Français qui font déjà appel à Too Good To Go ou à Phénix ! Votre portefeuille vous remerciera (grâce aux petits prix pratiqués) tout autant que la planète (grâce au gaspillage évité) !
Pour conclure
La loi AGEC a marqué un tournant crucial dans la lutte contre le gaspillage et la promotion d’une économie circulaire en France. En ciblant les plastiques à usage unique, en favorisant le réemploi et en sensibilisant les consommateurs, elle met en place des mesures concrètes pour réduire notre impact environnemental. Ces efforts, combinés à des initiatives individuelles comme l’achat en vrac ou l’utilisation de plateformes anti-gaspillage comme Too Good To Go et Phénix, montrent que chacun de nous a un rôle à jouer dans cette transition vers une consommation plus responsable.
En fin de compte, la réussite de la loi AGEC dépendra de notre capacité à adopter de nouvelles habitudes de consommation et à soutenir les politiques de réduction des déchets. Ensemble, nous pouvons contribuer à un avenir plus durable, où le gaspillage n’aura plus sa place. Alors, engageons-nous dès maintenant dans cette démarche éco-responsable et faisons de la lutte contre le gaspillage une priorité quotidienne.
Publié le 19/08/2024